Les 4 types de chimiothérapie expliqués simplement
Il y a quelques années, un de mes proches a commencé un traitement contre un cancer du côlon. J’étais là, dans la salle d’attente, à côté de lui, à tenter de comprendre les termes que le médecin venait de prononcer : néoadjuvante, adjuvante, palliative, concomitante. À ce moment-là, ces mots résonnaient comme du jargon technique. Pourtant, ce sont ces traitements qui allaient façonner les mois à venir.
Si vous êtes ici, c’est peut-être que vous cherchez à mieux comprendre ce que recouvre le mot « chimiothérapie ». Et surtout, à quoi correspondent ces fameux « types ». J’ai voulu écrire cet article comme si je vous en parlais autour d’un café. Avec des mots simples. Des images concrètes. Et, surtout, beaucoup d’humanité.
Chimiothérapie néoadjuvante : préparer le terrain
Imaginez un jardin envahi par les mauvaises herbes. Avant d’arracher la plus grosse, on peut décider de désherber autour pour y voir plus clair. C’est un peu ça, la chimiothérapie néoadjuvante.
À quoi sert-elle ?
Elle est administrée avant une opération ou une radiothérapie, pour réduire la taille de la tumeur. En clair : on affaiblit le cancer avant de l’attaquer frontalement.
Je me souviens d’une patiente, rencontrée lors d’un atelier de sensibilisation. Elle avait un cancer du sein. Grâce à cette chimiothérapie pré-opératoire, elle a pu éviter une ablation complète. « J’ai gardé mon sein, et un peu de ma féminité », m’avait-elle confié, émue.
Ce que ça change dans le parcours de soins
- La tumeur diminue : l’opération est plus ciblée.
- On teste l’efficacité du traitement : les médecins voient comment la tumeur réagit.
- On agit tôt contre les cellules qui circulent déjà dans le corps, même si on ne les voit pas encore.
Une fois le terrain bien préparé, l’intervention devient souvent moins lourde. Et pour le moral, c’est loin d’être négligeable.
Chimiothérapie adjuvante : éliminer ce qu’on ne voit pas
Là, on change de stratégie. Cette fois, la tumeur a déjà été retirée. Mais le combat n’est pas terminé.
Pourquoi continuer après l’opération ?
Parce que le cancer est parfois sournois. Il peut laisser derrière lui des cellules invisibles à l’œil nu, prêtes à revenir.
Cette chimiothérapie post-opératoire agit comme une sorte de nettoyage en profondeur. On balaie large, juste au cas où.
Je me rappelle d’un monsieur, Jacques, retraité dynamique, qui avait subi une ablation partielle du côlon. Il allait bien, mais le médecin lui avait recommandé une chimio adjuvante. « C’est un coup de ceinture après le combat », avait dit l’oncologue. Jacques a accepté. Et il est toujours là, dix ans après, en pleine forme.
Les bienfaits de ce traitement « après »
- On diminue les risques de récidive.
- On renforce les chances de guérison à long terme.
- On reprend le dessus sur la peur du “et si jamais…”.
C’est une phase cruciale, même si elle est moins visible que l’opération.
Chimiothérapie palliative : accompagner, soulager, apaiser
Ce mot, « palliative », fait peur. Il évoque la fin. Et pourtant, c’est un type de chimiothérapie profondément tourné vers la vie.
Quand intervient-elle ?
Lorsqu’on ne peut plus guérir. Mais qu’on peut encore vivre mieux. Ce traitement ne cherche pas à éradiquer le cancer, mais à :
- Réduire les douleurs,
- Diminuer les symptômes (essoufflement, compression, fatigue extrême),
- Améliorer le confort et la qualité de vie,
- Parfois même, prolonger la vie de plusieurs mois ou années.
J’ai vu des personnes reprendre leurs activités, retrouver de l’appétit, ou faire ce fameux voyage qu’elles repoussaient depuis si longtemps. Comme Monique, 67 ans, qui a tenu à revoir l’océan Atlantique malgré son diagnostic. « Grâce à la chimio palliative, j’ai pu vivre mon rêve avant de partir. »
Humanité avant tout
Ce type de chimiothérapie, c’est aussi un accompagnement. Une équipe qui veille, qui écoute. Qui ajuste le traitement pour qu’il soit supportable. On est loin de l’image d’un hôpital froid et impersonnel.
Chimiothérapie concomitante : l’alliance avec la radiothérapie
Concomitante… Le mot est un peu barbare, non ? Il signifie simplement que deux traitements sont donnés en même temps.
Le principe
Ici, la chimiothérapie est administrée en parallèle d’une radiothérapie. Pas après. Pas avant. En même temps. Pourquoi ? Parce que la chimio rend les cellules cancéreuses plus sensibles aux rayons. C’est un peu comme humidifier un papier avant de le froisser : ça rend la tâche plus efficace.
Quand l’utilise-t-on ?
Souvent pour des cancers ORL, gynécologiques ou digestifs. Les effets secondaires peuvent être un peu plus marqués, mais les résultats sont parfois spectaculaires.
Je me souviens de Carine, une patiente atteinte d’un cancer du col de l’utérus. Elle avait peur de cette double peine. Mais elle m’a confié, quelques mois plus tard : « Je ne regrette rien. L’équipe m’a entourée, et aujourd’hui je suis en rémission. »
Ce qu’il faut retenir
- Synergie des deux traitements
- Réduction du temps global
- Efficacité renforcée
Mais bien sûr, cela demande un bon suivi, une coordination millimétrée… et beaucoup d’écoute.
Tableau récapitulatif des 4 types de chimiothérapie
| Type de chimiothérapie | Moment d’administration | Objectif principal |
|---|---|---|
| Néoadjuvante | Avant chirurgie/radio | Réduire la tumeur |
| Adjuvante | Après chirurgie/radio | Éliminer les cellules résiduelles |
| Palliative | À tout moment avancé | Soulager les symptômes, améliorer la qualité de vie |
| Concomitante | Pendant la radiothérapie | Renforcer l’efficacité de la radiothérapie |
Quelques conseils personnels pour mieux vivre la chimio
Parce qu’au-delà des protocoles, il y a l’humain. Et chaque détail compte.
- Bien s’informer, mais pas trop. Les forums sont utiles… sauf quand ils deviennent anxiogènes.
- Entourer les traitements de rituels doux : une tisane, un livre, une musique apaisante.
- Oser parler : à l’infirmier, au pharmacien, à ses proches. Tout ce qu’on garde en soi pèse davantage.
- Noter ce qu’on ressent après chaque séance : fatigue, nausées, sensations. C’est précieux pour ajuster les traitements.
Et surtout… ne pas culpabiliser de se sentir mal. Le courage n’est pas d’être fort tout le temps, mais de continuer malgré les hauts et les bas.
FAQ
Est-ce qu’on peut recevoir plusieurs types de chimiothérapie pour un même cancer ?
Oui, c’est même fréquent. Par exemple, on peut recevoir une chimiothérapie néoadjuvante, puis une adjuvante. Ou alterner chimio et radio de manière concomitante. Chaque cas est unique.
Combien de temps dure un traitement de chimiothérapie ?
Cela dépend du type de cancer, de l’objectif du traitement, et de la tolérance du patient. Certains cycles durent quelques semaines, d’autres s’étendent sur plusieurs mois.
Est-ce que tous les effets secondaires sont systématiques ?
Non. Certains patients vivent relativement bien leur traitement. D’autres ont besoin de soutien. Ce n’est pas une faiblesse, mais une réalité humaine.
Peut-on continuer à travailler pendant la chimiothérapie ?
Oui, dans certains cas. Mais cela dépend de la nature du travail, de l’état de santé général et de la réponse au traitement. Il faut en parler avec son médecin et, si besoin, adapter son rythme.
Quelle est la place de l’alimentation et du bien-être dans ce parcours ?
Elle est essentielle. Une bonne hydratation, une alimentation adaptée, un peu d’activité physique douce, des moments de repos… Tout cela renforce l’organisme et le moral.
Pour conclure, d’humain à humain
Derrière chaque type de chimiothérapie, il y a un choix. Celui d’un médecin, d’une équipe, mais aussi – et surtout – celui d’un patient qui avance. Avec ses doutes, ses espoirs, ses colères parfois.
J’ai accompagné plusieurs proches dans ce parcours. Et ce que je retiens, ce n’est pas tant la technique des traitements, que le courage de celles et ceux qui les traversent.
Alors si vous lisez ces lignes pour vous, pour un parent, un ami… sachez que vous n’êtes pas seul. Et que mieux comprendre, c’est déjà reprendre un peu de pouvoir sur l’inconnu.
Prenez soin de vous.









































































































































































































































































































































