#Sante

Méningiome : rééducation et vie après l’opération

la-vie-apres-une-operation-dun-meningiome

Je me souviens de la voix de Julie, une amie chère, quelques jours après son opération. « C’est comme si mon cerveau avait pris une grande claque… mais je suis encore là. Et j’ai envie de vivre mieux qu’avant. » Ces mots m’ont bouleversé. Parce qu’on ne parle pas assez de ce qu’il se passe après une opération pour méningiome. Une fois les pansements retirés, les scanners rassurants, les « tout s’est bien passé ». Ce moment où commence le vrai défi : réapprendre à vivre avec son corps, sa tête, et ce qu’on ne maîtrise pas toujours.

Alors si vous venez d’être opéré(e), ou que l’un de vos proches traverse cette épreuve, voici ce que j’aurais aimé lire, humainement et simplement, à ce moment-là.

Le méningiome : avant, pendant, après l’opération

Un méningiome, c’est une tumeur généralement bénigne, qui se développe à partir des méninges, les enveloppes protectrices du cerveau. Très souvent, on la découvre par hasard. Un mal de tête récurrent. Un trouble visuel. Une crise d’épilepsie inattendue. Puis, la fameuse IRM.

Le traitement de référence reste la chirurgie, surtout si la tumeur est accessible et provoque des symptômes. C’est une opération impressionnante, oui, mais très maîtrisée aujourd’hui. Le plus souvent, on parle d’une craniotomie, c’est-à-dire une ouverture partielle du crâne pour retirer la masse.

Lire aussi :  Remboursement des implants dentaires avec la CMU : est-ce possible ?

Mais voilà : une fois le bloc refermé, une autre aventure commence.


Les premiers jours après l’opération : flottement et fatigue

Les retours sont presque unanimes. Après une chirurgie du méningiome, on ressent :

  • Une immense fatigue physique et mentale. Dormir beaucoup, s’éparpiller peu.
  • Des troubles cognitifs légers : chercher ses mots, perdre un fil de pensée, avoir du mal à se concentrer.
  • Un décalage émotionnel : irritabilité, hypersensibilité, moments d’euphorie ou de blues sans raison apparente.

Ce n’est pas un bug. C’est le cerveau qui cicatrise. À son rythme.

Je me souviens de Julie me disant : « J’ai mis 10 minutes à enfiler mes chaussettes. Mais j’ai réussi. Et j’étais fière. »

C’est exactement cet état d’esprit qu’il faut nourrir : la progression millimètre par millimètre, sans pression.

La rééducation : un pilier essentiel pour retrouver ses repères

Tout dépend de la localisation du méningiome, de sa taille, et de l’impact neurologique. Mais dans de nombreux cas, une rééducation est proposée, voire indispensable. Elle peut durer quelques semaines ou plusieurs mois.

Rééducation motrice

Quand l’équilibre, la motricité fine ou la coordination ont été affectés, on fait appel au kinésithérapeute. Ce travail peut être frustrant, mais les progrès sont souvent rapides, à condition de ne pas vouloir griller les étapes.

💡 Astuce : tenez un petit carnet de progression. Notez les gestes qui redeviennent fluides. C’est motivant — et ça fait du bien au moral.

Rééducation cognitive

Des troubles de l’attention, de la mémoire ou du langage ? Le neuropsychologue entre en scène. Il propose des exercices pour renforcer certaines fonctions cérébrales, en douceur.

Je vous rassure : ce n’est pas une dictée de collège. Ce sont des jeux, des petits défis, des stimulations qui réveillent ce qui dort.

Lire aussi :  Voiture pour handicapé : modèles et aides financières

Rééducation orthophonique

Moins connue, mais souvent très utile, notamment quand le langage ou la déglutition ont été impactés. Les séances sont adaptées, progressives, et surtout bienveillantes.

la vie apres une operation d'un meningiome

Reprendre une vie “normale” : possible, mais différemment

Une fois la rééducation entamée ou terminée, vient la fameuse question : “Et maintenant, je fais quoi ?”.

Et la réponse est simple : vous reprenez votre vie. Mais à votre rythme.

Le retour au travail

  • Il peut se faire progressivement, avec un mi-temps thérapeutique si besoin.
  • Le médecin du travail joue un rôle clé : n’hésitez pas à demander un aménagement de poste ou d’horaires.
  • Certaines tâches seront plus lentes. Ce n’est pas grave. Expliquez-le. Entourez-vous.

💡 Témoignage : « Je suis retourné au bureau deux mois après. J’étais plus lent, mais aussi plus calme. J’ai arrêté de vouloir tout faire vite. Et bizarrement, ça a changé mes relations avec les collègues. »

La conduite

En fonction de l’intervention, une suspension temporaire du permis peut être nécessaire (surtout s’il y a eu des crises d’épilepsie). Un neurologue donnera le feu vert, ou proposera une reprise encadrée.

En attendant, vous pouvez :

  • Vous déplacer en transports (avec une carte mobilité inclusion si besoin).
  • Demander une aide ponctuelle à la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées).

La vie familiale

C’est souvent le domaine le plus sensible. Les proches attendent un retour rapide à la normale. Mais le cerveau guérit plus lentement que la peau.

Posez vos limites. Exprimez vos besoins. Acceptez l’aide.

Et surtout, célébrez les petits pas : une promenade, un repas préparé, un fou rire retrouvé.

Les émotions après un méningiome : un bouleversement intérieur

Je ne peux pas parler de la vie après l’opération sans évoquer le tourbillon émotionnel que cela provoque.

  • La peur de la récidive, même si le méningiome était bénin.
  • La sensation d’être fragile, alors qu’on a toujours été fort.
  • La solitude, parfois, quand les autres reprennent leur quotidien trop vite.
Lire aussi :  Attelle de Duran : guide d’utilisation et avis sur son efficacité

À cela s’ajoute parfois un vrai syndrome post-traumatique, avec anxiété, insomnies, cauchemars.

💡 Conseil : ne restez pas seul. Le soutien psychologique fait partie intégrante du parcours de soins. Un rendez-vous chez un psychologue, même unique, peut changer le regard qu’on porte sur sa propre guérison.


Tableau récapitulatif des étapes post-opération

Étape Durée estimée Objectif
Repos immédiat 1 à 4 semaines Récupération physique
Rééducation motrice/cognitive 1 à 6 mois Restauration des fonctions altérées
Reprise sociale/professionnelle Variable (2 à 12 mois) Retour progressif aux activités
Suivi neurologique régulier 1 à 2 fois par an Contrôle IRM et surveillance des séquelles

FAQ

Dois-je faire des IRM de contrôle ?

Oui, généralement 3 à 6 mois après l’intervention, puis tous les ans ou tous les 2 ans.

Puis-je reprendre le sport ?

Oui, mais progressivement. Privilégiez la marche, le yoga, la natation douce. Évitez les sports à risque de chute ou de choc tant que vous n’avez pas l’aval du médecin.

Puis-je avoir une vie “normale” après un méningiome ?

Absolument. Mais elle sera peut-être un peu différente. Plus lente, plus centrée sur l’essentiel… et souvent, plus précieuse.

Est-ce que ça peut revenir ?

Le risque de récidive existe, mais reste faible pour les méningiomes bénins bien retirés. D’où l’importance du suivi médical.


En conclusion

Se relever d’un méningiome, c’est un peu comme remonter à la surface après un grand plongeon. On reprend son souffle. On regarde autour. Et on redécouvre la vie avec un œil neuf.

Je ne vous promets pas que ce sera facile. Mais je peux vous dire une chose : vous êtes plus fort(e) que vous ne le pensez. Et chaque petite victoire — une phrase alignée, une balade sans vertige, un plat préparé seul — est une preuve de cette force.

Prenez soin de vous. Faites-vous confiance. Et souvenez-vous : ce n’est pas parce qu’on a été opéré du cerveau… qu’on a perdu la tête. Bien au contraire.

Notez l\'article

Leave a comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *