J’ai encore en tête ce moment un peu touchant où mon fils Lucas, en classe de 3ᵉ, m’a lancé un matin : « Papa, j’aimerais bien faire mon stage dans un hôpital. »

Ce n’est pas vraiment une surprise quand on grandit dans une famille où on parle santé à table… Mais ça m’a frappé : à 14 ans, certains jeunes veulent déjà voir comment ça se passe “de l’intérieur”. Pas juste lire dans les livres, non : vivre, observer, sentir l’ambiance des couloirs, des soins, des vraies équipes.

Alors je me suis mis en quête d’informations avec lui. Et croyez-moi, entre les réponses floues, les délais administratifs et les établissements qui disent non sans explication… ce n’est pas si simple.

Si votre ado veut lui aussi tenter l’aventure hospitalière pour son stage d’observation, cet article vous donne toutes les clés, sans détour.

Faire son stage de 3ᵉ dans un hôpital : est-ce possible ?

Oui, c’est possible, mais ce n’est pas automatique. Il y a quelques conditions à remplir, un peu d’organisation à prévoir, et parfois un brin de persévérance.

En réalité, tout dépend des établissements. Certains hôpitaux publics accueillent chaque année des stagiaires de 3ᵉ dans des services adaptés. D’autres, par manque de personnel encadrant ou à cause de contraintes sanitaires, limitent voire refusent ces demandes.

Mais bonne nouvelle : les choses évoluent positivement. Notamment grâce aux appels du ministère de la santé et de l’éducation nationale pour ouvrir davantage l’hôpital aux jeunes.

Il faut simplement bien cibler votre demande, vous y prendre en avance et respecter les procédures.

Pourquoi faire son stage de 3ᵉ à l’hôpital ?

Je vais être honnête : ce n’est pas un stage facile. Ce n’est pas un stage “café-photocopieuse”. Mais c’est un stage formateur.

Voici ce que votre enfant pourra découvrir :

• Les métiers du soin : infirmiers, aides-soignants, brancardiers, agents d’entretien, médecins généralistes ou spécialistes.

• L’envers du décor : les plannings, les transmissions, les gestes techniques, la coordination.

• L’ambiance humaine : entre stress, solidarité, rires parfois, et beaucoup de respect.

• Et peut-être, le déclencheur d’une vocation.

Lucas m’a dit un soir en rentrant : « C’est fou comme ils sont attentifs aux détails. Un infirmier m’a expliqué qu’un simple regard du patient peut parfois dire plus que ses mots. »

C’est ce genre d’expérience qu’un hôpital peut offrir à un jeune en stage de 3ᵉ. Une vraie rencontre avec le réel.

Comment faire une demande de stage dans un hôpital ?

1. Identifier les établissements qui acceptent les stagiaires de 3ᵉ

Certains CHU (comme ceux de l’AP-HP à Paris) ou hôpitaux régionaux ont des pages dédiées aux stages de 3ᵉ avec formulaires, délais et contacts. Voici quelques exemples :

• CHU de Lille

• AP-HP (Assistance Publique – Hôpitaux de Paris)

• CHU de Bordeaux

• Hôpital Necker, à Paris (pédiatrie)

Mais attention : les places sont limitées, souvent attribuées plusieurs mois à l’avance.

2. Constituer un petit dossier

Il faut fournir :

• Une lettre de motivation personnalisée (même si c’est un jeune de 14 ans !),

• Un CV simplifié (centres d’intérêts, qualités, petits engagements),

• La convention de stage fournie par le collège,

• Parfois un certificat médical et une preuve de vaccination à jour (notamment hépatite B).

3. Envoyer sa demande dans les délais

Certains hôpitaux fixent une date limite, souvent 4 à 6 semaines avant le début du stage. N’attendez pas janvier pour un stage en février. Mon conseil : préparez tout dès la rentrée scolaire, voire avant.

4. Prévoir un plan B

Tous les hôpitaux ne peuvent pas dire oui. Et ça ne veut rien dire sur la motivation de l’élève. Préparez une alternative dans un cabinet médical, une pharmacie, un EHPAD, un laboratoire ou un centre de soins à domicile. Le monde de la santé est vaste.

Quels services accueillent les élèves de 3ᵉ ?

Les stagiaires n’ont pas accès à tous les services. Et c’est normal. Il s’agit d’un stage d’observation, pas de pratique. Voici ce qu’on observe le plus souvent :

Mon fils a passé deux demi-journées avec une secrétaire médicale dans un service de gériatrie. Il est revenu bluffé par la rigueur et l’humanité de son travail. « C’est elle qui rassure les familles quand elles appellent », m’a-t-il dit.

Les règles à connaître (et à respecter)

Confidentialité

C’est la règle d’or. Le stagiaire signe un engagement de discrétion professionnelle, et ce n’est pas anodin. Ce qui se voit ou s’entend dans l’hôpital reste dans l’hôpital.

Tenue correcte et comportement professionnel

Même si on a 14 ans, on entre dans un milieu exigeant. Il faut :

• Arriver à l’heure,

• Porter une tenue sobre, propre, adaptée,

• Respecter les consignes,

• Rester discret, observer, poser des questions avec respect.

C’est aussi ça, apprendre à être un professionnel.

Conseils pour tirer le meilleur du stage

• Poser des questions sans crainte : Les équipes apprécient les jeunes curieux, surtout s’ils sont à l’écoute.

• Prendre des notes chaque jour pour alimenter le rapport de stage.

• Observer la coopération entre les métiers : c’est une vraie richesse de l’hôpital.

• Revenir avec une idée plus claire de ce qui plaît… ou pas ! C’est aussi ça, un stage : explorer, valider ou écarter.

FAQ

Est-ce que tous les hôpitaux acceptent les élèves de 3ᵉ ?

Non. Certains n’ont pas les moyens humains d’encadrer ou refusent pour des raisons sanitaires. Mais d’autres sont très ouverts, surtout si la demande est bien formulée.

Peut-on voir une opération ou des soins ?

En général non. Pour des raisons de confidentialité et de sécurité, les élèves n’assistent pas aux actes médicaux. Mais ils peuvent en apprendre beaucoup rien qu’en écoutant et en observant.

Le stage est-il rémunéré ?

Non, les stages de 3ᵉ ne sont jamais rémunérés. Mais ils sont très précieux pour l’orientation.

Quels vaccins sont obligatoires ?

Certains hôpitaux demandent que la vaccination contre l’hépatite B soit à jour. D’autres non. Cela dépend de la politique interne.

Conclusion : un stage exigeant, mais profondément formateur

Faire son stage de 3ᵉ dans un hôpital, c’est mettre un pied dans le monde du soin, mais aussi de l’organisation, de l’écoute, de la gestion du stress, du travail en équipe. C’est voir la santé autrement, de l’intérieur.

Et pour certains jeunes, ça peut changer la donne. Éveiller une vocation, ou simplement ouvrir l’horizon.

Alors oui, ce stage demande de l’engagement, un dossier sérieux et parfois un peu de patience. Mais l’expérience en vaut vraiment la peine. Et comme Lucas me l’a dit en sortant de son dernier jour de stage : “C’est pas facile, mais j’ai adoré.”

Et ça, ça n’a pas de prix.